dimanche 4 septembre 2016

Mensonges numériques et impostures digitales






La promesse d’un monde meilleur, des relations sociales et humaines décrispées, une vitesse accrue dans la connaissance de soi, des autres, du monde. Telles étaient les promesses de ce monde 2.0 que les agences et les marques, les politiques et les marchands d’espace nous promettaient. La réalité est aujourd’hui plus cruelle.

Apparu comme la panacée universelle de sociétés en soif de connaissances et de sens politique, le développement accéléré des réseaux sociaux depuis la naissance de Facebook  promettait enfin une nouvelle relation entre le citoyen et son environnement au sens large, que celui–ci fut politique, économique ou social.  En 1999, The cluetrain manifeto, déclarait que les « marchés étaient des conversations ». La bonne blague. Il s’agissait surtout de créer de nouveaux espaces de conquêtes économiques et financières. En somme, il s’agissait de faire du business avec ces nouveaux outils de « communication », du brand content en racontant des histoires plus ou moins crédibles sur Facebook ou sur YouTube... Artificiellement, les nouveaux marchands du Temple que sont les agences de marketing digital, ont créé une aspiration, une attraction vers plus de mouvements virtuels et  plus de dépendance. Exemple la nouvelle application de chez Carrefour, censée rendre plus heureux et simplifier nos achats !

Comme autrefois avec la publicité télévisée qui voulait rendre dépendant aux spots de 10 secondes, les publicités sur le web ont complètement envahi notre perception de la finalité même de cette promesse  numérique. La connaissance, le savoir, sont aujourd’hui bafoués par la dernière campagne d’un assureur ou d’une marque automobile.  Pire, l’influence est perverse puisqu’elle se dissimule en fonction de votre usage d’internet. Vous cherchez un robot de piscine, tous vos mails vous affichent de bonnes affaires de robots de piscine. Rendez-vous,  vous êtes cerné ! D’ailleurs l’excellent Washington Post vient de dévoiler les 98 critères mis en place par Facebook pour tracer le « con-sommateur » idéal. Ce citoyen qui exige la plus totale liberté de penser et de consommer, est définitivement tracé dans les petits méandres de son existence. Ah ! la liberté promise des réseaux sociaux !

Le mensonge est ainsi présent dans la préhension des social media (pour faire brancher), mais également dans son contenu. Rien ne remplacera une discussion de vive voix avec son voisin, celui qui habite sur le même pallier de porte et que vous ne connaissez même pas. Rien ne remplacera une conversation téléphonique avec la cousine américaine ou japonaise. Rien ne remplacera les conseils avisés d’un vendeur de canapé... L’illusion est d’avoir réussi à faire croire à des millions d’individus, qu’ils étaient plus libres grâce aux réseaux sociaux. C’est faux ! Et la dépendance est telle, qu’il suffit de regarder une terrasse de café ou une famille scrutant en « communion » leurs terminaux mobiles pour comprendre que l’imposture digitale a atteint son but. Isoler l’individu, le rendre addict à son profil FB, son compte Instagram ou autre…  Comme il suffit de prendre conscience de son haut degré de liberté lorsque, par chance, vous êtes déconnecté d’internet pendant une semaine…
L’autre farce est de parler de « contenu ». Cela fait très sérieux. Cette agence  va créer du contenu autour de votre marque et de votre produit pour le rendre plus sympathique, plus crédible. Jusqu’en arriver à l’overdose comme le souligne bien la revue Influencia.

Nez rouge digital

Bien entendu, il est évident qu’internet est une formidable source de savoirs et de connaissances. La question se pose néanmoins sur le degré de dépendance de l’individu face au « miracle » en sachant que 26 millions de comptes Twitter sont animés par des robots, que la multiplication des faux profils sur Facebook est légion et les arnaques aussi. En fait, le numérique a ouvert la boite de Pandore et offert sur un plateau toutes les turpitudes refoulées d’une société en recherche d’elle-même. Se réfugiant derrière son écran, l’homo numericus, semble avoir dans la main, un accès au monde facile, immédiat à cette nouvelle réalité virtuelle… L’imposture est d’avoir rendu dépendant sociologiquement, économiquement et politiquement, l’individu à cette farce. Même en entreprise, on ose encore faire croire que la mise en place d’un réseau social interne, sauvera le dialogue interne… Chacun a le droit de rire de ces tartes à la crème derrière lesquelles un management incompétent se réfugie.

Sociologiquement, tout le monde, avec un peu de temps de réflexion, le conçoit. Fausse promesse, discours creux, fausse personnalité, on vous fait croire que vous êtes quelqu’un de bien alors que votre vie n’intéresse personne : photos hideuses,  anecdotes consternantes, trois fois rien de bien intéressant… Parce que vous avez 458 amis sur Facebook, vous vous créez une nouvelle vie en parallèle de la vie réelle. Vous êtes désormais accro à votre mobile qui vous relie en permanence à tout ces « autres », sans très bien savoir qui ils sont.  Vous avez déjà signé un pacte diabolique avec le marketing digital. Vos amis vous abonnent à des sites marchands, vous recevez des offres inespérées, vous êtes le consommateur idéal, vous existez enfin ! On s’intéresse à vous ! c’est de la magie ! La recommandation marche à plein régime parce que vous le valez bien et que vous êtes quelqu’un de bien. Mais votre voisin de palier, celui qui vit avec  800€ euros par mois, vous ne le connaissez pas et il aurait juste besoin de chaleur humaine. Lui, il a juste posté qu’il allait mettre fin à ces jours et personne ne l’a vu, personne n’a ouvert la bouche dans cette agora du mensonge et de l’ignorance…

Politiquement c’est identique. Il vous suffit d’écrire au Premier ministre ou à un élu pour rencontrer un CM (community manager) qui applique les consignes du chef et du parti. La langue de bois succède à la petite phrase assassine, le slogan remplace la bannière, Twitter sauve la face du monde ! Quelle gabegie et quelle dépense d’énergie pitoyable ! On ne rencontre plus son élu sur la place du marché, on le « like » ou on le « follow ». On nous parle désormais de citoyenneté numérique ! Elle est bien loin l’agora grecque !

Dans le même esprit les grands défenseurs de la liberté d’expression que sont Facebook, Twitter et Youtube, ont offert sur un plateau d’argent, la possibilité aux pires des terroristes de développer leur propagande…

Mensonge de réputation

En communication de crise, c’est la même histoire. Il ne saurait y avoir aujourd’hui de crise sans une gestion professionnelle des réseaux sociaux. Une blague sur Twitter et c’est toute votre réputation qui serait mise à mal pour des années. Encore une imposture. La réputation, c’est dans la vraie vie qu’elle se joue. Certes il peut y avoir des mouvements d’humeur sur le web, mais sérieusement, rare sont les crises 2.0 qui bouleversent la vie d’un entreprise. Même dans des événements majeurs (VW, Société générale, Nestlé), les entreprises et les marques sont toujours là… Et les plus aguerries, veillent ce qui se passe sur Internet mais laissent les enfants jouer dans leur bac à sable numérique.

Petit exemple de manipulation digitale. Intervenant aux cotés d’une agence de communication 2.0 pour une entreprise de l’agro-alimentaire, sujet à un excès de critiques suite à une campagne de publicité nullissime, l’agence en question a réussi le tour de magie suivant : convaincre l’entreprise qu’il fallait tout miser sur le numérique afin de rétablir le risque de réputation défaillante. Le budget n’était pas défaillant, lui, et tournait autour de centaines de milliers d’euros. Jackpot. L’entreprise, ignorante des modèles numériques, fit confiance. On créa des faux profils sur les réseaux sociaux (une quarantaine), on créa du trafic (SEO) autour d’articles publiés sur des médias ouverts (Le Figaro, Agora Vox, L’Obs, etc.), on publia une multitude de commentaires pour minorer les propos antagonistes, en somme, un vrai plan d’action de communication de crise 2.0. Le tout couronné de graphiques quotidiens, de tendances actualisées, de projections à court terme, de tableaux croisés dynamiques, de pourcentages démontrant… quoi au juste ?

Rien. Si ce n’est l’augmentation artificielle de mots clefs,  centrée autour de la marque. Si ce n’est la multiplication de faux likes, de commentaires dithyrambiques. Et le constat que l’entreprise n’avait perdu aucun public… Non pas à cause de la stratégie digitale, mais parce que les consommateurs étaient déjà sur autre chose et se moquaient en quelques heures du problème de cette entreprise. Certes, il y eut bien un coup de chauffe au début mais rien de grave par rapport à l’ouverture du 20h00 de TF1 ou la Une du Canard enchainé.


Imposture financière

L’imposture est totale. Rien n’empêche désormais les marchands du temple de vous faire croire au Père Noël. A grand coup de big data et de trafic d’influence, ces agences sont prêtes à vous vendre votre propre mère pour faire du business. Les écrans publicitaires sont concurrencés par les bannières intrusives et les fenêtres dévoreuses d’espace. Mais ça marche. Les entreprises tombent dans le panneau du numérique parce qu’elles ont peur de rater un mouvement qui leur ouvrirait des espaces nouveaux. Des nèfles. Le numérique ouvre rarement de nouvelles opportunités (concédons qu’il yen a quelque unes mis davantage dans la mise en relation), mais de là en faire une économie et un investissement, c’est une tarte à la crème.

Si nous considérons que le web répond à trois fonctions, savoir, communiquer, acheter, alors le pari est gagné. Même au détriment de la qualité de l’information, de fake et de multiples hérésies. Mais on nous promet déjà que tout va changer avec le 3.0...

Pour conclure, tout cela c’est du marketing, (on parle aussi de marketing prédictif) la « science des ânes » disait mon professeur de marketing, du tripatouillage de données, du power point léché et dynamique mais en tout cas loin de la vraie vie. Celle de ceux qui bossent à l’usine, sur les marchés à 5h00 du matin, dans les transports en commun bondés etc. Celle des réunions entre amis mais où on ouvre une bouteille de vin en dégustant une terrine de sanglier faite maison. Non, soyons sérieux. Votre vie digitale est juste un cauchemar. Réveillez vous !

Sources :


lundi 8 février 2016

Les crises de communication 2015 : le retour du tragique

Quelques minutes où nous tentons de cerner la notion actuelle de communication de crise à la lumière des crises survenues en 2015.
Du bad buzz à l'image volée, de la catastrophe aérienne à la petite phrase, retour sur un concept valise.


jeudi 21 janvier 2016

Bilan des crises 2015 : le retour du tragique

Beaucoup ont qualifié l’année 2015 comme une annus horibilis encadrée par les attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo et ceux du 13 novembre dernier, crises hors normes et asymétriques, submergées d’émotion et de douleur. Dresser un bilan des crises pour l’année écoulée, c’est sans doute prendre un risque car il y a aura forcément des oublis, des jugements de valeurs et des incertitudes. Un bilan partiel et donc partial. Mais il s’agit surtout d’un exercice de distanciation pour tirer des enseignements au profit de nos organisations. Nous évacuons volontairement la communication politique qui semble en crise permanente, tant le mot a remplacé l’action et tant nos concitoyens se détournent de la chose médiatico-politique comme le souligne le sondage réalisé par le centre de recherche de Sciences Po. Nous n’aborderons pas non plus les bad buzz qui ne sont que des avant bruits de crise sur le web et dont l’impact réel reste encore à démontrer. Nous renvoyons le lecteur vers la rétrospective exhaustive des bad buzz 2015. Ce qui nous conduit aussi à souligner la complexité du mot crise et les champs qu’il recouvre. Devons-nous rester sur une menace des intérêts vitaux (image, économie, social) d’une entreprise ou s’intéresser davantage au principe de rupture dans un quotidien ? Enfin, déterminer ce qui est vraiment une crise ne saurait se limiter au seul impact médiatique. C’est pourtant le curseur choisi tout en sachant que l’impact d’un événement sur des familles ou des salariés perdurera bien au-delà des éléments de langage et autres communications.


Dans les crises que nous avons relevées, il y a un dénominateur commun qui les traverse et les transcende. Le retour de l’humain, de la valeur de la personne humaine face au monstre froid des puissances technologiques, financières, économiques et politiques. Comme si, selon nous, nous assistions à un tournant assez spectaculaire et profond. Pour reprendre le beau titre de Jean-Marie Domenach, nous assistons à un retour du tragique,  à « l'innocence punie, le mal qui sort du bien, la liberté figée en destin ». Nous découvrons dans ces instants de souffrance, peut-être plus assurément notre prochain dans son intégrité, sa grandeur et ses faiblesses.


Les attentats à Paris, Charlie Hebdo et ceux du 13 novembre


Tout a été dit ou presque. Les attentats de Paris traduisent parfaitement l’effet de sidération, l’incompréhension. En images continues, sur des chaines de télévision à cours d’explications et donc inondées d’experts tous plus ou moins légitimes, les Français découvrent l’horreur au pied de leurs immeubles, de leurs stades, dans leurs salles de spectacle et dans les rédactions. Essayer de comprendre les faits, imaginer la suite des événements, la guerre déclarée et le retour de la peur dans les villes, les menaces omniprésentes. Rupture sociale, intellectuelle, cultuelle, comme une faillite d’un mode de pensée qui nous tenaillait depuis des décennies. Une gifle aussi à nos certitudes démocrates de tolérance et de fraternité. Il y eut la grande manifestation pour la liberté d’expression récupérée par le cynisme de la chose politique, les trois couleurs un peu partout mais pas tant que cela, mais surtout, surtout, il faut retenir l’initiative exemplaire du Monde : le Mémorial aux victimes du 13 Novembre. On aurait aimé que cette initiative là soit initiée par le gouvernement français mais ce n’était « que » des français ordinaires, ni des journalistes, ni des élus, ni des stars... Le Mémorial de cette crise illustre à la perfection la sentence de Terence qui nous disait que « rien de ce qui est humain ne doit nous être étranger ».

Les risques psycho-sociaux dans les organisations


Derrière la rage et la violence, derrière les risques psychosociaux, derrière le suicide et toutes les formes d’addiction, il y a surtout l’incommunicabilité entre des êtres humains toujours plus connectés et toujours plus déconnectés de la réalité. Depuis le séisme chez France Telecom, il y a une réalité tue, comme une omerta : monde des agriculteurs, policiers, enseignants, cadres touchés par le burn out… Il y a aussi un management qui demande toujours plus de performance et de disponibilité, de toujours faire mieux avec moins. Il serait sans doute temps dans nos entreprises et nos organisations de laisser de côté la communication plomberie, les réseaux sociaux internes faux nez et de retrouver le sens de la parole et de la relation. Comment expliquer encore aujourd’hui que dans nos entreprises, le management ignore souvent le nom même de leurs salariés, un management de plus en plus toxique déchiré entre la satisfaction des actionnaires et le mieux être de leurs salariés ? Comme si être à l’écoute d’un salarié, c’était déjà céder sur une augmentation de salaire, réponse entendue systématiquement dans nos interventions sur des crises sociales. Autant de bombes à retardement relationnel qui s’exprimeront bien un jour ou l’autre.

Le crash de la Germanwings (24 mars 2015)



Au-delà de la catastrophe et du drame épouvantable pour des dizaines de famille, chacun est en droit de s’interroger sur les circonstances du tragique. Comment une compagnie aérienne pouvait laisser piloter un avion par quelqu’un qui suivait un traitement psychiatrique ? (Comment plus récemment dans l’avalanche des 2 Alpes le 13 janvier 2016, un proviseur de lycée ignorait qu’un de ses professeurs encadrant des lycéens en montagne, suivait un traitement psychiatrique lourd et sortait d’un établissement hospitalier ?) Si les droits du salarié et en particulier son droit au secret médical est à préserver, on est en droit de se demander quel est le niveau de responsabilité juridique du management des organisations incriminées. Ou faut-il se retourner vers le législateur qui a voulu protéger à outrance le salarié sans prendre la mesure des responsabilités individuelles. Il faut donc voir dans cette crise, une faille significative de la relation employeur-employé.

Le conflit des taxis et Uber


Nouvelle querelle des anciens et des modernes, le conflit qui a opposé les chauffeurs de taxi et les chauffeurs de VTC met le doigt sur un changement essentiel de la société française et plus largement des sociétés industrialisées. Le temps est bientôt terminé des castes et des groupes de pression qui souhaitaient préserver leurs intérêts corporatistes. En effet, le pouvoir est désormais dans la main des citoyens. Il est à ce titre intéressant de lire l'enquête publiée sur Influencia qui décrit des Français à la fois impatients de prendre en main leur devenir et leur choix de consommation et d'aller au plus vite. Ce qui est en fait l'exact contraire du fonctionnement des sociétés technocratiques comme la nôtre. Au lieu de subir les normes et contraintes, le citoyen est désormais en mesure de choisir, de décider grâce à la numérisation des activités sociales.
Dans un très bon papier publié dans l'Expansion, Géraldine Meignan souligne l'engagement des grandes entreprises à répondre et à s'adapter à cette lame de fond. Partage, connaissance mutuelle, échange, bons plans, en fait ce sont tous les schémas traditionnels de l'organisation des sociétés qui volent en éclat grâce au développement du numérique et de l’économie collaborative. Et qui anéantissent à terme les intérêts des groupes de pression et des particularismes. Le gouvernement l'a bien compris en refixant de nouvelles barrières pour protéger la profession de chauffeur de taxi. Mais le bateau prend l'eau de toute part.
A terme, le citoyen s'affranchira de ces contraintes afin de mieux diriger son existence et ses choix de consommation. Comme si le citoyen parvenait à un niveau de maturité et de non-dépendance. C'est sans doute là que les craintes des politiques et des organisations professionnelles sont perceptibles car il s'agit de repenser une nouvelle forme d'organisation sociale : nouvelles pratiques, nouveaux métiers, nouvelle économie, nouvelle politique. En somme le chemin d'une liberté accrue. 

La chemise déchirée du DRH d’Air France


Toute relative sur son impact, cette crise là est significative aussi des tensions internes dans les entreprises et de la tendance à la suspicion. Mais le niveau des excès, d’ailleurs non condamnés par la CGT, traduit assez bien le niveau de défiance et l’absence d’écoute. Air France a su parfaitement gérer la situation de crise grâce à une communication axée sur les faits et proactive. A ce titre, il faut lire le papier d’Olivier Cimelière sur la pertinence de cette communication.

La crise des réfugiés


Les mots deviennent parfois des images et la crise des réfugiés en provenance du Moyen-Orient est incarnée par le corps sans vie de cet enfant sur une plage de Bodrum, au sud de la Turquie. Cette photo illustre aussi l’hyper médiatisation de nos sociétés repues et souvent en manque de compassion. Mais au-delà de cette image juste, nous voilà assaillis par juste des images qui nous renvoient à nos propres contradictions. Sens de l’accueil, fraternité mais aussi méfiance, suspicion. Les codes de lecture de l’urgence humanitaires sont bouleversés et nous conduisent à réinterpréter nos valeurs de partage. Cette crise est aussi une crise médiatique car les mêmes images tournent en boucle sur nos écrans, jusqu’à l’épuisement et l’asphyxie comme symbole d’une incapacité à renouveler le traitement de l’actualité. On hésite entre voyeurisme, pulsion scopique et véritable empathie. Il faut écouter ce que dit Dominique Wolton qui estime que « le vrai problème, c’est la surpression des médias ».

La crise chez VW


La communication est une fonction centrale du management des entreprises. Si chacun est en droit de s’interroger sur les pratiques étranges, connues ou inconnues du groupe VAG, les conséquences de cette crise sur l’image globale des constructeurs automobiles est entachée. Car nos concitoyens ne supportent plus la tromperie sur la marchandise comme autrefois les lasagnes de chez Findus. Dans ce cas précis, pas de victime, si ce n’est une confiance trompée. Beaucoup ont critiqué la gestion de la crise de VAG mais il semble pourtant que le bon timing de la crise a été respecté : démission, déclaration, occupation du terrain de la communication. Le temps de l’entreprise n’est pas le temps médiatique et si beaucoup ont reproché au groupe VAG son indolence, toutes les mesures de gestion et de communication de crise ont été prises en temps voulu. En effet VAG n’a pas suspendu ses campagnes de communication et il est fort probable qu’il demeurera le premier ou le second constructeur automobile mondial. Le bruit autour d’une crise n’est pas une réalité.

Sources :
http://www.influencia.net/fr/actualites/tendance,tendances,uberisation-mode-non-contraire-lame-fond,5592.html?utm_campaign=newsletter-s28-09_07_2015&utm_source=influencia-newsletter&utm_medium=email&utm_content=uberisation-mode-non-contraire-lame-fond
http://www.leblogducommunicant2-0.com/humeur/violences-chez-air-france-pourquoi-la-communication-de-crise-de-lentreprise-est-elle-pertinente/