La légitime différence entre communication et information. Les entreprises doivent comprendre le travail des journalistes, mais pas y adhérer.
Évitons tout d'abord les faux procès et les aigreurs, nous le confirmons, nous aimons les journalistes ! Ils sont indispensables à notre démocratie, leur métier est passionnant, ce sont des piliers de la libre parole, C'est certain, leurs méthodes peuvent déranger les bons esprits (exemple récent avec Elise Lucet et Rachida Dati). Certes ils dépassent parfois le cadre de la déontologie (exemple diffuser des pièces d'instruction en dépit de tout contrôle ou à l'opposé de la présomption d'innocence). Mais nous insistons, nous les aimons !
Cependant nous nous permettons de donner ce conseil aux chefs d'entreprises ou aux organisations qui souhaitent développer leur communication et leurs relations presse et nous voudrions les sensibiliser sur trois dangers.
1. Un journaliste reste un journaliste. C'est son cœur de métier. C'est ce qui développe en lui son intelligence, sa curiosité. Il le revendique au demeurant même lorsqu'il franchit le Rubicon en devenant communicant ! Il a cela dans le sang. Et il aura toujours cette propension à le rester.
2. Un journaliste travaille toujours comme un journaliste. C'est à dire que ses angles, son mode de traitement de l'information, de l'actualité, sont déterminés par son approche journalistique. Or le mode de fonctionnement d'un journaliste n'est pas celui d'une entreprise. Le traitement de l'information en organisation n'est pas du tout identique à celui d'une salle de rédaction. Ce qui paraîtra accessoire à un journaliste, vous semblera déterminant pour votre société. Et le petit incident que vous jugerez insignifiant, fera le bon papier dans la presse.
3. Le temps du journalisme n'est pas le temps de la communication. Parce qu'il faut vite boucler, vite enregistrer, parce qu'il y a urgence de l'information, le journaliste pressera le dirigeant à répondre. Alors que ce dernier a probablement d'autres préoccupations, d'autres urgences à gérer.
En somme, il convient de prendre garde lorsqu'une entreprise décide de s'appuyer sur des journalistes pour développer sa communication ou s'entraîner en média training. La communication, ce n'est pas l'information. L’œil du journaliste n'est pas celui du communicant.
PS : Cash investigation : les méthodes employées par Elise Lucet sont, à notre avis, limites. Interpeller de vive voix une ancienne ministre sur de possibles conflits d'intérêts, c'est spectaculaire et, in fine, assez peu efficace. On regrette la réaction épidermique de Rachida Dati. Mais nous la comprenons. Est-ce que la journaliste avait demandé un entretien comme il se doit dans les bonnes pratiques des relations presse ? Et puis apostropher Rachida Dati par un "vous ne vous pas nous parler...", c'est chercher la réaction négative et pousser l'ex-ministre dans ses retranchements. Les relations presse sont d'abord des relations professionnelles. Pas un champ de bataille. Même au nom de l'investigation.
Oui ne mélangeons pas les genres. J'aime beaucoup "Les relations presse sont d'abord des relations professionnelles. Pas un champ de bataille".
RépondreSupprimerJLC
Très bon point de vue ! J'adhère totalement sur la vision qui diffère. En effet, et l'angle et le temps journalistique ne sont pas ceux de l'entreprise. Je suis aussi totalement d'accord sur le passage au sujet de Cash Investigation, et notamment cette séquence pensée uniquement pour le buzz...
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